Histoire
Une Histoire de famille
Le domaine doit son nom à la tour qui se dresse dans la cour d’honneur du château. Elle est le vestige d’un fortin bâti au 12e siècle par les ancêtres de Montesquieu. L’ouvrage occupe alors une position stratégique et contrôle la route reliant Bordeaux à Toulouse. Les pierres du fortin serviront à édifier l’actuel château à la fin du 18e siècle.
Le coup de cœur
d’Edouard Kressmann
En 1871, le domaine attire l’attention d’Edouard Kressmann qui vient tout juste de fonder sa maison de négoce à Bordeaux. Il est séduit par la qualité des vins blancs nés sur une remarquable croupe graveleuse au relief marqué et à l’exposition exceptionnelle.
Aujourd’hui encore, on trouve dans une parcelle greffée en 1884 l’entière collection des cépages sélectionnés par Edouard Kressmann pour son « Graves Monopole Dry », tel que l’avait baptisé la diva Adelina Patti. Magnifiés par leur grand âge, ces ceps incarnent la race, le nerf et la sève qui caractérisent toujours le cru.
Le temps de la construction
Alfred et Jean Kressmann
Alfred Kressmann, fils aîné d’Edouard, finit par acquérir la propriété en 1930. Il en change le nom : pour éviter toute confusion avec son illustre homonyme médocain, Château Latour devient Château Latour-Martillac.
Suit un long travail de restructuration. Le vignoble comptait alors une quinzaine d’hectares dont la majorité est plantée en blanc. Sans toucher aux plus anciennes parcelles, Alfred Kressmann ajoute le Cabernet Sauvignon aux Merlots déjà en place.
Interrompue par la guerre, la restructuration est poursuivie avec Jean Kressmann, qui succède à son père en 1954. Jean concrétise alors le rêve familial en acquérant le plateau graveleux séparant le domaine du village. Le vignoble s’étend ainsi progressivement à presque 30 hectares. Jean Kressmann s’est passionné pour la vinification, et lui doit la réussite des millésimes rouges 1959, 1961, 1966, 1970, 1975, 1982, et de son préféré, le 1983. Il apportera dans le même temps son concours à la création de l’appellation communale Pessac-Léognan, regroupant 10 communes du nord de la région des Graves situées dans l’historique « Banlieue Prévôtale » de Bordeaux.
Une étiquette unique
Au début des années 1930, Alfred Kressmann et son fils Jean – aux talents artistiques remarquables – imaginent une étiquette pour le nouveau cru familial. Ils s’inspirent du mouvement Art Déco, très en vogue à l’époque, pour créer le fameux design « barré d’or et de sable » qui orne encore fièrement les bouteilles.
Un vin couronné de succès
Les vins du Château Latour-Martillac ne tardent pas à faire parler d’eux. Le millésime 1929 rouge est sélectionné par la « Wine and Spirit Trades’ Benevolent Society » de Londres dans le cadre des festivités du couronnement de sa Majesté George VI, roi d’Angleterre, en décembre 1936.
Cru Classé des Graves
Longtemps réclamé par le syndicat viticole des Graves, le classement des Graves prend forme en 1953 sous l’autorité de l’Institut National des Appellations d’Origine. Le classement distingue seize châteaux, tous situés dans le nord de la région des Graves. Le Château Latour-Martillac est l’un des six domaines classés à la fois en rouge et en blanc.
Le temps du développement
Tristan et Loïc Kressmann
Aujourd’hui, les enfants de Jean Kressmann poursuivent la tradition familiale, avec Tristan et Loïc, les deux fils cadets, qui en assurent la direction générale. Avec l’aide des meilleurs consultants œnologues de Bordeaux, millésime après millésime, ils tirent le meilleur de cet authentique terroir de Graves.
Dans les années 80, ils ont ajouté quelques parcelles de Sauvignon Blanc afin de compléter harmonieusement le Sémillon, référence historique du domaine.
En rouge, l’assemblage de Cabernet Sauvignon et de Merlot est désormais associé à d’excellents Petits Verdots, situés sur l’une des meilleures parcelles de graves du plateau de Martillac.